• Au mois d'avril, quand l'an se renouvelle,
    L'aube ne sort si fraîche de la mer :
    Ni hors des flots la déesse d'aimer
    Ne vint à Cypre en sa conque si belle,

    Au mois d'avril

    Comme je vis la beauté que j'appelle
    Mon astre saint, au matin s'éveiller,
    Rire le ciel, la terre s'émailler,
    Et les Amours voler à l'entour d'elle.

    Amour, Jeunesse, et les Grâces qui sont
    Filles du ciel lui pendaient sur le front :
    Mais ce qui plus redoubla mon service,

    C'est qu'elle avait un visage sans art.
    La femme laide est belle d'artifice,
    La femme belle est belle sans du fard.

                                            Pierre de Ronsard

     


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  •  !BrpSB0w!Wk~$(KGrHqUOKiUEvP35(H-TBL0i4e,Ej!~~ 3 redimensionignonne, allons voir si la rose
    Qui ce matin avoit desclose
    Sa robe de pourpre au Soleil,
    A point perdu ceste vesprée
    Les plis de sa robe pourprée,
    Et son teint au vostre pareil.

    Las ! voyez comme en peu d'espace,
    Mignonne, elle a dessus la place
    Las ! las ses beautez laissé cheoir !
    Ô vrayment marastre Nature,
    Puis qu'une telle fleur ne dure
    Que du matin jusques au soir !

    Donc, si vous me croyez, mignonne,
    Tandis que vostre âge fleuronne
    En sa plus verte nouveauté,
    Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
    Comme à ceste fleur la vieillesse
    Fera ternir vostre beauté.

                         Pierre de Ronsard

     


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