• AVRIL

    Déjà les beaux jours, – la poussière,
    Un ciel d’azur et de lumière,
    Les murs enflammés, les longs soirs ; –
    Et rien de vert : – à peine encore
    Un reflet rougeâtre décore
    Les grands arbres aux rameaux noirs !

    Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
    – Ce n’est qu’après des jours de pluie
    Que doit surgir, en un tableau,
    Le printemps verdissant et rose,
    Comme une nymphe fraîche éclose
    Qui, souriante, sort de l’eau.

    Gérard de Nerval, Odelettes

     


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  • On dirait que l'hiver tombe

    On dirait que l’hiver tombe ;
    Tous les toits sont déjà gris ;
    Il pleut deux ou trois colombes,
    Et c’est aussitôt la nuit.
    Un seul arbre, comme un clou,
    Tient le jardin bien au sol.
    Les ombres font sur les joues
    Comme des oiseaux qui volent.
    L’air est plein d’étoiles blanches,
    La Noël est pour lundi.
    Qu’il sera long le dimanche
    Que nous passerons ici !

    Maurice Carême


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  • Mois de décembre :

    Le hibou parmi les décombres
    Hurle, et Décembre va finir ;
    Et le douloureux souvenir
    Sur ton cœur jette encor ses ombres.

    Le vol de ces jours que tu nombres,
    L'aurais-tu voulu retenir ?
    Combien seront, dans l'avenir,
    Brillants et purs ; et combien, sombres ?

    Laisse donc les ans s'épuiser.
    Que de larmes pour un baiser,
    Que d'épines pour une rose !

    Le temps qui s'écoule fait bien ;
    Et mourir ne doit être rien,
    Puisque vivre est si peu de chose.

                                           

                                      François Coppée

     


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  • la-pluie-sur-la-riviere redimensionnerLa barque glisse. Un vieux passeur

    Rame, en agitant l’épaisseur

    D’une eau qu’on sent pleine de drames.

    Les rames plongent dans ce noir,

    Puis se dressent dans l’or du soir,

    Et de l’or aussi pleut des rames.

    Le passeur peine toujours plus ;

    Mais c’est l’instant de l’Angélus ;

    Des clochers ont frémi, tout proches,

    Les cloches tintent : c’est encore

    De l’or mélodieux, de l’or

    Qui coule avec la voix des cloches.

    Vieux passeur, tes bras sont rompus !

    Mais quels philtres nous avons bus

    Pendant l’exquise traversée !

    Que d’or errant sur nos flots noirs !

    Que d’or  rayonnant, certains soirs,

    Dans l’âme par l’amour bercée !

     

    Bretagne - Heures vécues. Charles FUSTER 

            ( Extrait d'un passage  concernant la vallée de la Rance )

     


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  • lhermitte-leon-001 redimensionner

    C'est la fenaison ; personne ne chôme.
    Dès qu'on voit du jour poindre les blancheurs,
    En groupes épars, les rudes faucheurs
    Vont couper le foin au sauvage arome.

    Au bord des ruisseaux, d'indolents pêcheurs
    Des saules pensifs dorment sous le dôme ;
    Et, le soir venu, l'air qui nous embaume
    Apporte déjà d'étranges fraîcheurs.

    Mais, quand midi luit sur les fondrières,
    Deux à deux, cherchant de blondes clairières
    Où la mousse étend son beau tapis vert,

    Des couples rieurs vont sous la feuillée
    Par un beau ciel d'or tout ensoleillée,
    Le panier au bras, mettre le couvert.

     

            Louis-Honoré Frechette


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  • 590%20%20ABEILLE%20NECTAR%20MARGUERITE%20%20TRAVAIL D EQUIPAu milieu des chaleurs de Juillet l'alteré,
    Du nom de Marguerite une feste est chomee,
    Une feste à bon droit de moy tant estimee :
    Car de ce jour tout l'an ce me semble est paré.

    Ce beau et riche nom, ce nom vrayment doré,
    C'est le nom bienheureux dont ma Dame est nommée,
    Le nom qui de son los charge la renommee,
    Et qui, maugré les ans, de vivre est asseuré.

    Ou l'encre et le papier en ma main faillira,
    Ou ce nom en mes vers par tout le monde ira.
    Il faut qu'elle se voye en cent cartes escripte.

    Et qu'un jour nos nepveux, estonnez en tous temps,
    Soit hyver, soit esté, sans faveur du printemps,
    Voyent dans le papier fleurir la Marguerite.

     

         Etienne de la Boëtie


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  • c 16767 lg

     

     

     

     

     

    e qui est beau, c'est un visage
    Ce qui est beau, c'est l'amitié
    Une robe qui s'en va un peu plus loin et volage
    Laisse autour d'elle les oiseaux gazouiller.

    Ce qui est beau, c'est le passage
    De la brume à l'aurore et du cep au raisin
    Ce qui est beau, c'est le ramage
    Car tout ce qui vit sur la terre est du bien.

    Ce qui est beau, c'est tout le monde
    Ce qui est beau, c'est les filets
    Du pêcheur qui s'en va près des rives profondes
    Cueillir la sardine et le nacre des fées.

    Ce qui est beau, c'est comme une onde
    La marche en avant de l'homme et l'été
    Qui revient tous les jours car toujours il triomphe.
    Ce qui est beau, c'est l'amitié.

     

    Jean-Pierre Voidiès  

     


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  • 1295384530 3442144 1-Photos-de--cours-de-violon-tout-niveauLe violon, d'un chant très profond de tristesse,
    Remplit la douce nuit, se mêle aux sons des cors,
    Les sylphes vont pleurant comme une âme en détresse,
    Et les coeurs des arbres ont des plaintes de morts.

    Le souffle du Veillant anime chaque feuille ;
    Aux amers souvenirs les bois ouvrent leur sein ;
    Les oiseaux sont rêveurs ; et sous l'oeil opalin
    De la lune d'été ma Douleur se recueille...

    Lentement, au concert que font sous la ramure
    Les lutins endiablés comme ce Faust ancien,
    Le luth dans tout mon coeur éveille en parnassien

    La grande majesté de la nuit qui murmure
    Dans les cieux alanguis un ramage lointain,
    Prolongé jusqu'à l'aube, et mourant au Matin.

                  

                   Emile Nelligan


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  • Bretagne

    Pour que le sang joyeux dompte l’esprit morose,
    Il faut, tout parfumé du sel des goémons,
    Que le souffle atlantique emplisse tes poumons ;
    Arvor t’offre ses caps que la mer blanche arrose.

    L’ajonc fleurit et la bruyère est déjà rose.
    La terre des vieux clans, des nains et des démons,
    Ami, te garde encor, sur le granit des monts,
    L’homme immobile auprès de l’immuable chose.

    Viens. Partout tu verras, par les landes d’Arèz,
    Monter vers le ciel morne, infrangible cyprès,
    Le menhir sous lequel gît la cendre du Brave ;

    Et l’Océan, qui roule en un lit d’algues d’or
    Is la voluptueuse et la grande Occismor,
    Bercera ton cour triste à son murmure grave.

    José-Maria de Heredia, Les Trophées

     


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  • Le matin des étrennes

    Ah ! quel beau matin, que ce matin des étrennes !
    Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes
    Dans quelque songe étrange où l’on voyait joujoux,
    Bonbons habillés d’or, étincelants bijoux,
    Tourbillonner, danser une danse sonore,
    Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore !
    On s’éveillait matin, on se levait joyeux,
    La lèvre affriandée, en se frottant les yeux…
    On allait, les cheveux emmêlés sur la tête,
    Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête,
    Et les petits pieds nus effleurant le plancher,
    Aux portes des parents tout doucement toucher…
    On entrait !… Puis alors les souhaits… en chemise,
    Les baisers répétés, et la gaieté permise !

    Arthur Rimbaud (1854-1891)

     

     


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  • Sabots des sans Noël

    Les deux petits sabots fêlés
    Dans les grands chemins désolés,
    Où vont-ils, chantant sur la grêle
    Dont s’est clair verni leur bois frêle,
    Les deux petits sabots tout blancs,
    Aux petits pieds tout bleus dedans ?

     

    Ils s’en vont fuyant l’âtre, au gel
    Car les sabots des sans-noël,
    Ô pourquoi ? retrouvés pleins d’ombre
    Font au jour, deux trous au cœur sombre,
    Les deux pauvres sabots navrants
    Sans petits pieds de gueux dedans.

    Décembre a des sabots trop grands.

                Carmen LAVOIE

     


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  • Le plus beau cadeau         Le plus beau cadeau

     

    Noël ! Que nous apportes-tu 

    Dans tes bras si fragiles ? 

    Un cheval ? Une automobile ? 

    Un Pierrot au chapeau pointu ? 

     

    Noël, que nous apportes-tu ? 

    Nous apportes-tu dans ta hotte 

    Des oranges, du chocolat, 

    du pain d'épices, des nougats 

    Des pralines, des papillotes ? 

     

    Qu'y a-t-il au fond de ta hotte ? 

    Des joujoux, bien sûr, c'est parfait 

    Et c'est si bon les friandises ! 

    Mais, dans tes menottes exquises 

    Trouverons-nous d'autres bienfaits ? 

    Noël, apporte-nous la Paix ! 

     

    Raymond Richard

     


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  • Les enfants qui s'aiment

    "Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout
    Contre les portes de la nuit
    Et les passants qui passent les désignent du doigt
    Mais les enfants qui s'aiment
    Ne sont là pour personne
    Et c'est seulement leur ombre
    Qui tremble dans la nuit
    Excitant la rage des passants
    Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
    Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne
    Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
    Bien plus haut que le jour
    Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour."
      
    Jacques Prévert ( sur proposition de Joëlle Mahe   Merci  Joëlle pour ce joli poème

     


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  • En septembre

    Parmi la chaleur accablante
    Dont nous torréfia l’été,
    Voici se glisser, encor lente
    Et timide, à la vérité,

    Sur les eaux et parmi les feuilles,
    Jusque dans ta rue, ô Paris,
    La rue aride où tu t’endeuilles
    De tels parfums jamais taris,

    Pantin, Aubervilliers, prodige
    De la Chimie et de ses jeux,
    Voici venir la brise, dis-je,
    La brise aux sursauts courageux…

    La brise purificatrice
    Des langueurs morbides d’antan,
    La brise revendicatrice
    Qui dit à la peste : va-t’en !

    Et qui gourmande la paresse
    Du poëte et de l’ouvrier,
    Qui les encourage et les presse…
     » Vive la brise !  » il faut crier :

     » Vive la brise, enfin, d’automne
    Après tous ces simouns d’enfer,
    La bonne brise qui nous donne
    Ce sain premier frisson d’hiver ! « 

     

                                                      Paul Verlaine

     


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  • Le cancre

    Il dit non avec la tête
    mais il dit oui avec le cœur
    il dit oui à ce qu’il aime
    il dit non au professeur
    il est debout
    on le questionne
    et tous les problèmes sont posés
    soudain le fou rire le prend
    et il efface tout
    les chiffres et les mots
    les dates et les noms
    les phrases et les pièges
    et malgré les menaces du maître
    sous les huées des enfants prodiges
    avec les craies de toutes les couleurs
    sur le tableau noir du malheur
    il dessine le visage du bonheur.

                               Jacques PRÉVERT


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  •  

    Mars

     

     

     

     

     

     

    Mars

     

    Ah que Mars est un joli mois,
    C'est le mois des surprises.
    Du matin au soir dans les bois.
    Tout change avec les brises.

    " Mars " poème d'Alfred de Musset

    Le ruisseau n'est plus engourdi
    La terre n'est plus dure.
    Le vent qui souffle du midi
    Prépare la verdure.

    " Mars " poème d'Alfred de Musset 

    Le rossignol n'est pas venu
    Rempli de douces notes.
    Mais déjà sur le hêtre nu
    Résonnent les linottes.

    " Mars " poème d'Alfred de Musset 

    Par dessus la haie en éveil
    Fier des ses feuilles écloses
    On voit le pêcher au soleil
    Ouvrir ses bourgeons roses.

    " Mars " poème d'Alfred de Musset 

    Gelée et vent, pluie et soleil
    Alors tout a des charmes.
    Mars a le visage vermeil
    Et sourit dans ses larmes.


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  • Le temps a laissé son manteau....
    Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s’est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n’y a bête ni oiseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie. Rivière, fontaine et ruisseau Portent en livrée jolie Gouttes d’argent, d’orfèvrerie ; Chacun s’habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau.

    Charles d'Orléans

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  • Brise marine

    La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
    Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
    D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
    Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
    Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
    Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
    Sur le vide papier que la blancheur défend
    Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
    Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
    Lève l’ancre pour une exotique nature !

    Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
    Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
    Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
    Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
    Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
    Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !

                                                             Stéphane Mallarmé, Vers et Prose, 1893


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  • Notre heure

    Écoute le doux bruit de cette heure que j’aime
    Et qui passe et qui fuit et meurt en un poème !

    Écoute ce doux bruit tranquille et passager
    Des ailes de l’Instant qui s’envole, léger !

    Je crois que ma douleur n’est que celle d’un autre…
    Et cette heure est à nous comme une chose nôtre…

    Car cette heure ne peut être à d’autres qu’à nous,
    Avec son doux parfum et son glissement doux…

    Elle est pareille à la chanson basse qui leurre
    Et qui vient de la mer… Ah ! retenir notre heure !

    Ô triste enchantement de se dire : Jamais
    Je ne retrouverai cette heure que j’aimais !

                                                       Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 1910


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  • Le matin des étrennes « Ah ! Quel beau matin, que ce matin des étrennes !
    Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes.
    Dans quelque songe étrange où l’on voyais joujoux,
    Bonbons habillés d’or, étincelant bijoux
    Tourbillonner, danser une danse sonore,
    Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore.

    On s’éveillait matin, on se levait joyeux
    La lèvre affriandée, en se frottant les yeux…
    On allait, les cheveux emmêlés sur la tête
    Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête
    Et les petits pieds nus effleurant le plancher,
    Au portes des parents, tout doucement toucher…
    On entrait !… Puis, alors, les souhaits … en chemise,
    Les baisers répétés, et la gaieté permise. »

                                                                         Arthur Rimbaud


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  • Vincent Van Gogh, La vigne rouge, 1888

    Les choses qui chantent dans la tête
    Alors que la mémoire est absente,
    Ecoutez, c’est notre sang qui chante…
    O musique lointaine et discrète !

    Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure
    Alors que notre âme s’est enfuie,
    D’une voix jusqu’alors inouïe
    Et qui va se taire tout à l’heure.

    Frère du sang de la vigne rose,
    Frère du vin de la veine noire,
    O vin, ô sang, c’est l’apothéose !

    Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
    Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres
    Magnétisez nos pauvres vertèbres,

    Paul Verlaine


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  • BEM22Voici venu le froid radieux de septembre :
    Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
    Mais la maison a l'air sévère, ce matin,
    Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.

    Comme toutes les voix de l'été se sont tues !
    Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
    Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
    Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.

    Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
    Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
    Mais le vent les reprend et barre leur chemin
    Elles iront mourir sur les étangs demain.

    Le silence est léger et calme ; par minute
    Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
    Et puis tout redevient encor silencieux,
    Et l'Amour qui jouait sous la bonté des cieux

    S'en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
    Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
    Et la vieille maison qu'il va transfigurer
    Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer...

     


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  • Ma bohémeJe m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
    Mon paletot aussi devenait idéal ;
    J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
    Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

    Mon unique culotte avait un large trou.
    – Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
    Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
    – Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

    Et je les écoutais, assis au bord des routes,
    Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
    De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

    Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
    Comme des lyres, je tirais les élastiques
    De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !

    Arthur Rimbaud, Cahier de Douai (1870)


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  •  

    Le dormeur du val

    C’est un trou de verdure où chante une rivière,
    Accrochant follement aux herbes des haillons
    D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
    Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

    Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
    Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
    Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
    Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

    Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
    Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
    Nature, berce-le chaudement : il a froid.

    Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
    Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
    Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

                                                                                            Arthur Rimbaud


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  • 035S'il était le plus laid
    De tous les chiens du monde,
    Je l'aimerais encore
    A cause de ses yeux.

    Si j'étais le plus laid
    De tous les vieux du monde,
    L'amour luirait encore
    Dans le fond de ses yeux.

    Et nous serions tous deux
    Lui si laid, moi si vieux,
    Un peu moins seuls au monde,
    A cause de ses yeux.

     

    Pierre Mennanteau


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  • Voici le mois de juin

    Voici le mois de juin, le mois de vos matins
    Le mois Vous habillant d’un printemps et couleurs
    Le mois Vous réclamant, déhanchés argentins
    À glisser les pavés de gestes en douceurs.

    Voici le mois de juin, le mois de vos parfums
    Décorant d’un rire Vos journées du rose
    Celui d’un beau soleil, Vous accordant divins
    Rayons à Vous dorer une peau en osmose.

    Voici le mois de juin, le mois de vos effets
    À Vous vêtir d’osés comme à plaire au soleil,
    D’un Toujours à séduir’ , de jolis dégrafés
    Le regard ébahi d’une Gent en sommeil.

    Voici le mois de juin, le mois de ce désir
    À Vous prêter baiser selon le bon plaisir
    De ce romantisme se mirant en vos joues
    Promenant la saveur à goûter rendez-vous !

    Voyez ce mois de juin, comme un mois de douceur
    Où Tout Vous est permis, hormis l’oubli de l’heur’
    Celle de nos rêves au bord de l’horizon
    Nous échappant parfois affolant Notre raison.

    N’ayez crainte du bonheur s’offrant à Votre Cœur
    Au tournant d’une Vie d’une page à border
    De mots et de pensées là de Votre Rocker
    En ce doux mois de juin, un mois à musarder.

                                                                     

                                                        Delloly

     


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  • Recueil : Libre de penser (2001)

    Libre de penser, de rire et d'aimer,
    Profiter des secondes de bonheur,
    De paix, de joie et savoir décider,
    Sans aucune crainte et sans peur :
    Savoir dire non, oser et choisir,
    Construire, entreprendre et bâtir.

    Il suffit de si peu de chose,
    Un peu de courage si j'ose.
    La vie n'est pas toujours facile,
    Mais il suffit de redresser la tête,
    D'affronter certaines adversités,
    Avec beaucoup de sincérité.

    Suivre son cœur, ses pensées,
    Ses choix et ses propres idées.
    C'est alors et seulement ainsi,
    Que l'on devient acteur de sa vie.

    Il faut dans la vie savoir aussi,
    Tendre la main à qui en a besoin,
    Sans espérer un retour... ni rien,
    Juste se dire que c'était bien.

    Alors s'installe l'harmonie avec soi-même,
    Et ainsi le monde parait presque parfait !


    Maxalexis


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  • Février

    Voici que Février revient, plein de promesses,
    Çà et là quelques fleurs s’ouvrent hâtivement ;
    Il peut encor neiger, mais le grand froid régresse
    Et l’on perçoit déjà des jours l’allongement.

    Le printemps apparaît, le rude hiver s’achève ;
    Par les champs, par les prés, dévalent les ruisseaux,
    Le vieil arbre bourgeonne et se gorge de sève,
    Bientôt, dans sa ramée, nicheront les moineaux.

    Un soleil radieux inonde la colline,
    Au jardin tout prend vie, tout cherche à émouvoir,
    Et je sens, sous mes pas, tandis que je chemine,
    La terre qui frémit et palpite d’espoir.

                                                                                     Isabelle Callis-Sabot


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  • 32736943 p- Hé ! Bonjour monsieur l'Hiver !
    Ça faisait longtemps...
    Bienvenue sur notre terre,
    Magicien tout blanc.
    - Les montagnes t'espéraient ;
    Les sapins pleuraient ;
    Les marmottes s'indignaient ;
    Reviendra-t-il jamais ?
    - Mes patins s'ennuyaient ;
    Mes petits skis aussi ;
    On était tous inquiets ;
    Reviendra-t-il jamais ?
    - Hé ! bonjour monsieur l'Hiver !
    Ça faisait longtemps ...
    Bienvenue sur notre terre,
    Magicien tout blanc.

     

                                                                            Patrick BOUSQUET                    


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